45. Cinquième principe de Bahá'u'lláh: Abolition des préjugés

(45.1)
Les préjugés de religion, de race ou de secte détruisent les fondations de l'Humanité. Toutes les causes de division du monde, la haine, la guerre et l'effusion de sang sont dues à l'un de ces préjugés.

(45.2)
Le monde entier doit être considéré comme un seul pays, toutes les nations comme une seule nation, tous les hommes comme appartenant à une seule race.

(45.3)
Les notions de religion, de race et de nation ne sont que des divisions instituées par l'homme et ne sont nécessaires que dans sa pensée.

(45.4)
Devant Dieu, il n'y a ni Persan, ni Arabe, ni Français ni Anglais. Dieu est le Dieu de tous, et pour Lui toute la création n'est qu'une.

(45.5)
Il faut Lui obéir et s'efforcer de le suivre, en abandonnant tous nos préjugés et en établissant la paix sur la terre.

                           Abdu’l-Baha 


          
                                  

 

 

56. Cinquième principe: Abolition des préjugés

(56.1)
Il faut renoncer à tous les préjugés, qu'ils soient de nature religieuse, raciale, nationale ou politique, car ils sont la cause des maux dont souffre l'humanité. Il s'agit d'une grave maladie qui, à moins d'être arrêtée, est capable de détruire la race humaine tout entière.

(56.2)
Toutes les guerres désastreuses, avec leur cortège de misères et de carnages, ont eu leur point de départ dans les préjugés. Les luttes déplorables, qui continuent de nos jours, sont provoquées par la haine religieuse et fanatique d'un peuple pour un autre, ou par des préjugés de race ou de couleur.

(56.3)
Tant que toutes ces barrières dressées par les préjugés ne seront pas jetées bas, l'humanité ne trouvera pas la paix. C'est pourquoi Bahá'u'lláh a dit: "Ces préjugés sont la ruine du genre humain. "

(56.4)
Envisagez d'abord le préjugé religieux. Considérez les nations peuplées de gens soi-disant religieux. S'ils étaient de vrais adorateurs de Dieu, ils obéiraient à sa loi qui leur défend de s'entre-tuer. Si les prêtres de la religion adoraient réellement le Dieu d'amour et suivaient la divine lumière, ils enseigneraient à leurs fidèles d'observer le principal commandement: "amour et charité envers tous les hommes. " Mais nous voyons le contraire, car ce sont souvent les prêtres qui encouragent les nations à combattre. La haine de religion est toujours la plus cruelle.

(56.5)
Toutes les religions nous apprennent que nous devrions nous aimer les uns les autres, que nous devrions rechercher nos propres défauts, avant de nous permettre de condamner les fautes d'autrui, et que nous ne devons pas nous considérer comme étant supérieurs à notre prochain.

(56.6)
Il faut prendre garde de ne pas avoir une trop haute opinion de nous-mêmes, de peur d'être humiliés ensuite. Qui sommes-nous pour juger les autres ?

(56.7)
Comment reconnaîtrons-nous celui qui, au regard de Dieu, est l'homme le plus droit ? Les pensées de Dieu ne sont pas comme les nôtres. Combien d'hommes, considérés comme des saints par leurs amis, ne sont-ils pas tombés ensuite dans la plus grande humiliation. Pensez à Juda Iscariote; il avait bien commencé, mais souvenez-vous de sa fin. Par ailleurs, l'apôtre Paul fut un ennemi du Christ au début de sa vie cependant que, plus tard, il devint son plus fidèle serviteur.

(56.8)
Comment pouvons-nous alors nous vanter et mépriser les autres ? Soyons donc humbles, sans préjugé, préférant le bien des autres à notre bien personnel. Ne disons jamais: "Je suis croyant, lui c'est un infidèle. ", "Je suis près de Dieu, tandis que lui est un réprouvé. " Nous ne pouvons jamais savoir quel sera le jugement final.

(56.9)
Aussi, aidons tous ceux qui ont besoin de secours quel qu'il soit. Instruisons l'ignorant. Prenons soin du jeune enfant jusqu'à son âge mûr. Quand nous rencontrons un être tombé dans un abîme de misère ou de péché, nous devons être bons pour lui, le prendre par la main, l'aider à reprendre pied et à retrouver ses forces. Il faut le guider avec amour et tendresse, le traiter comme un ami et non comme un ennemi.

(56.10)
Nous n'avons aucun droit de considérer nos compagnons mortels, quels qu'ils soient, comme des êtres mauvais.

(56.11)
Quant au préjugé de race, c'est une illusion, une superstition pure et simple. Car Dieu nous a créés tous de la même race. Il n'existait pas de différence au commencement puisque nous descendons tous d'Adam. Il n'y avait non plus ni frontières ni limites entre les différents pays. Aucune région de la terre n'appartenait plus spécialement à un peuple qu'à un autre.

(56.12)
Pour Dieu, il n'y a aucune différence entre les diverses races. Pourquoi l'homme inventerait-il un tel préjugé ? Comment pouvons-nous soutenir une guerre au nom d'une illusion ? Dieu n'a pas créé les hommes pour qu'ils se détruisent mutuellement.

(56.13)
Toutes les races, les tribus, les sectes et les classes reçoivent équitablement leur part des bontés du Père céleste. La seule différence réside dans le degré de fidélité ou d'obéissance aux lois de Dieu. Il est des êtres qui sont comme des torches lumineuses, d'autres qui scintillent comme des astres au ciel de l'humanité.

(56.14)
Ceux qui aiment l'humanité sont des êtres supérieurs quelles que soient leur nationalité, leur couleur ou leur croyance. Car c'est à eux que Dieu adressera ces paroles bénies: "C'est bien ainsi, mes bons et fidèles serviteurs " Ce jour-là, Il ne demandera pas: "Etes-vous Anglais, Français ou Persan ? Venez-vous d'Orient ou d'Occident ?"

(56.15)
La seule distinction qui soit réelle est celle-ci: Il y a des êtres qui appartiennent au monde spirituel et d'autres au monde terrestre; les uns servent l'humanité, faisant abnégation d'eux-mêmes pour l'amour du Très-Haut, amenant l'harmonie et l'union et préconisant la paix et la bonne volonté parmi les hommes. Les autres sont des hommes égoïstes qui haïssent leurs frères, dont le coeur renferme des préjugés au lieu d'une aimante bienveillance, et dont l'influence engendre la discorde et la lutte.

(56.16)
A quelle race ou à quelle couleur appartiennent ces deux catégories d'êtres humains, à la blanche, à la jaune, ou à la noire ? Viennent-ils de l'Est ou de l'Ouest, du Nord ou du Sud ? Si ces traits distinctifs viennent de Dieu, pourquoi en inventer d'autres ?

(56.17)
Le préjugé politique est également néfaste. C'est une des causes les plus graves des conflits implacables entre les enfants des hommes.

(56.18)
Il existe des gens qui prennent plaisir à provoquer la discorde, qui s'efforcent de pousser sans cesse leur pays à faire la guerre aux autres nations. Et pourquoi ? Ils croient en retirer un bénéfice pour leur propre pays, au détriment de tous les autres. Ils envoient des armées pour harceler ces territoires et les détruire, pour le plaisir de conquérir et de se couvrir de gloire aux yeux du monde, afin qu'on dise: "Tel pays en a vaincu un autre, et il l'a mis sous le joug de sa loi, plus forte et bien supérieure à la sienne. "

(56.19)
Cette victoire, acquise au prix de tant de sang, n'est pas durable Un jour, le conquérant sera conquis à son tour et les vaincus seront victorieux. Souvenez-vous de l'histoire du passé: La France n'a-t-elle pas conquis l'Allemagne plus d'une fois ? Et à son tour l'Allemagne n'a-t-elle pas vaincu la France ? Nous savons aussi que la France a conquis l'Angleterre; puis ce fut l'Angleterre qui l'emporta sur la France.

(56.20)
Ces conquêtes fameuses sont tellement éphémères ! Pourquoi y attacher une si grande importance et leur attribuer cette gloire, jusqu'à vouloir répandre le sang des peuples pour y parvenir ?

(56.21)
Est-il une victoire qui vaille l'inévitable suite des maux dû aux massacres, aux chagrins, à la désolation et à la ruine qui accablent tant de foyers chez les deux nations en conflit ? Car il est impossible qu'un seul des deux pays en souffre.

(56.22)
Oh ! Pourquoi l'homme, l'enfant désobéissant de Dieu, qui devrait être un exemple illustrant le pouvoir de la loi spirituelle, se détourne-t-il de l'enseignement divin pour porter tous ses efforts sur la guerre et la destruction ?

(56.23)
J'ai l'espoir qu'en ce siècle éclairé, la divine lumière de l'amour répandra son rayonnement sur toute la terre et touchera les coeurs réceptifs de tous les humains.

(56.24)
J'espère que la lumière du Soleil de Vérité incitera les politiciens à se débarrasser de toutes ces prétentions dues aux préjugés et à la superstition et que, d'un esprit libéré, ils suivront la politique de Dieu, car cette divine politique est puissante, tandis que celle des hommes est impuissante.

(56.25)
Dieu a tout créé dans le monde, et Il accorde sa divine bonté à toutes les créatures. Ne sommes-nous pas des serviteurs de Dieu ? Allons-nous négliger de suivre l'exemple de notre Maître et ignorer ses commandements ?

(56.26)
Je prie pour que s'établisse le royaume de Dieu sur la terre, et pour que toute l'obscurité soit dissipée par le rayonnement du Soleil céleste.

                            Abdu’l-Baha