49. Neuvième principe de Bahá'u'lláh: Non-ingérence de la religion dans la politique

(49.1)
La religion se rapporte aux choses de l'esprit, la politique aux affaires du monde. La religion agit dans le domaine de la pensée, tandis que la politique concerne les événements mondiaux.

(49.2)
C'est la tâche du clergé d'éduquer et d'instruire les peuples et de les conseiller utilement, afin qu'ils puissent progresser au point de vue spirituel. Les questions de politique ne le regardent nullement.

Abdu’l-Baha 

 

 

60. Neuvième principe: Non-ingérence de la religion dans la politique

(60.1)
La conduite de l'homme est inspirée par deux mobiles principaux: "l'espoir de la récompense" et "la crainte du châtiment". Les autorités qui remplissent d'importantes fonctions au sein du gouvernement doivent donc prendre ces deux sentiments en considération. Leur tâche consiste, après s'être consultées, à créer des lois et à en assurer la stricte application.

(60.2)
L'édifice de l'ordre dans le monde est érigé et construit sur les deux piliers de "la récompense et de la rétribution".

(60.3)
Sous un gouvernement despotique, occupé par des hommes dénués de foi en Dieu, dans lequel la crainte de la rétribution spirituelle est absente, l'application des lois est faite d'une manière tyrannique et injuste.

(60.4)
Il n'est pas de meilleur moyen d'éviter l'oppression que ces deux sentiments d'espoir et de crainte. Ils ont tous deux des conséquences politiques et spirituelles.

(60.5)
Si les administrateurs de la loi prenaient en considération les conséquences spirituelles de leurs décisions, et s'ils suivaient les directives de la religion, "ils seraient les divins agents sur le plan effectif, les représentants de Dieu pour les habitants de la terre. Pour l'amour de Dieu, ils défendraient les intérêts de ses serviteurs comme ils défendraient les leurs. "

(60.6)
Si un gouverneur se rend compte de sa responsabilité et s'il craint de braver la loi divine, ses jugements seront justes. Si, par-dessus tout, il croit que les conséquences de ses actes le poursuivront au-delà de sa vie terrestre, et qu'il "récoltera ce qu'il aura semé", cet homme fuira certainement l'injustice et la tyrannie.

(60.7)
Au contraire, si un fonctionnaire pense que la responsabilité de ses actes doit prendre fin avec sa vie terrestre, s'il n'a aucune idée sur les faveurs divines ni sur le royaume de félicité, et s'il n'y croit pas, il manquera du stimulant nécessaire pour se conduire avec droiture, ainsi que de l'inspiration voulue pour détruire l'oppression et l'injustice.

(60.8)
Quand un souverain sait que ses jugements seront pesés sur la balance du divin Juge, et que, si l'examen est satisfaisant, il entrera dans le royaume céleste où la lumière de la bonté divine brillera sur lui, il agira certainement avec équité et justice. Voyez combien il importe que les ministres d'Etat soient éclairés par la religion.

(60.9)
Le clergé cependant, doit rester en dehors des questions politiques. Dans l'état actuel du monde, les affaires religieuses ne devraient pas être mêlées à la politique, leurs intérêts n'étant pas les mêmes. La religion touche aux questions du coeur, de l'esprit et de la morale. La politique concerne le côté matériel de la vie.

(60.10)
Les instructeurs religieux ne devraient pas empiéter sur le domaine politique. Ils devraient se consacrer à l'éducation spirituelle des peuples, donner sans cesse d'utiles conseils aux hommes, essayant de servir Dieu et l'espèce humaine. Ils devraient tâcher d'éveiller les aspirations spirituelles et s'efforcer d'élargir la compréhension et les connaissances des humains, de perfectionner la morale et de développer l'amour de la justice.

(60.11)
Tout ceci est conforme aux enseignements de Bahá'u'lláh. Dans les Evangiles aussi, il est écrit: "Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu. "

(60.12)
En Perse, quelques-uns des ministres d'Etat sont des hommes religieux, exemplaires, adorant Dieu et craignant de désobéir à ses lois; ils jugent avec justice et gouvernent le peuple avec équité. D'autres gouverneurs de ce pays n'ont aucune crainte de Dieu; ils ne se soucient pas de leurs actes, travaillant pour satisfaire leurs propres désirs, ce qui a jeté la Perse dans de graves ennuis et difficultés.

(60.13)
O amis de Dieu, soyez de vivants exemples de justice afin que, par la grâce de Dieu, le monde puisse voir d'après vos actes que vous manifestez les attributs de justice et de pitié.

(60.14)
La justice n'est pas limitée; c'est une qualité universelle. Son action doit s'étendre à toutes les classes, de la plus élevée à la plus basse.

(60.15)
La justice doit être une chose sacrée. Il faut que les droits de tous les peuples soient pris en considération. Ne souhaitez aux autres que ce que vous désirez pour vous-mêmes. Nous nous en réjouirons sous le soleil de justice qui brille de l'horizon de Dieu.

(60.16)
Tout homme a été placé à un poste d'honneur qu'il ne doit pas déserter. L'humble ouvrier qui commet une injustice mérite le même blâme qu'un tyran célèbre. Ainsi, nous avons tous le choix entre la justice et l'injustice.

(60.17)
J'espère que chacun d'entre vous deviendra juste et dirigera ses pensées vers l'unité de l'humanité, que vous ne direz du mal de personne et ne nuirez pas à votre prochain. J'espère que vous respecterez les droits de chacun, vous souciant plus des intérêts des autres que de vos propres intérêts. Vous deviendrez ainsi des flambeaux de divine justice.

(60.18)
Vous agirez conformément aux enseignements de Bahá'u'lláh qui, pendant sa vie, supporta d'innombrables épreuves et persécutions, dans le but de manifester au sein de l'humanité les vertus du monde divin. Vous pourrez ainsi réaliser la suprématie de l'esprit et vous réjouir en la justice de Dieu.

(60.19)
Par sa miséricorde, la bonté divine descendra sur vous, et c'est pour cela que je prie.

Abdu’l-Baha